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L'histoire de Boang Yam.

Il était une fois, dans un petit village africain, aux confins de la savane, un petit garçon nommé Yam. Il habitait avec ses amis et sa famille dans une grande concession, au cœur de la savane, loin du brouhaha des villes et de l’agitation des cités. Les arbres, les rivières, le soleil et la pluie étaient son terrain de jeu. Chaque jour, il se baignait dans le lac, il courait dans la forêt, il s’allongeait sous le soleil... Il aimait retrouver son amie Kina pour s’amuser et profiter du temps qu’il avait quand il ne travaillait pas aux champs. Souvent, il allait observer les animaux. Il poursuivait l’éléphanteau dans la forêt et l’hippo dans le marigot.

Il se cachait pour voir le lion et la tigresse s’occuper de son petit.
            Il vivait là avec sa famille.

Son père était cultivateur. Il travaillait toute l’année dans les champs pour faire pousser les fruits, les légumes et les céréales indispensables pour nourrir toute sa famille qui était nombreuse. Il avait des bœufs qui tiraient une charrue au milieu des rangs de mil ou de sorgho. Yam le soutenait souvent dans les travaux des champs. A la première pluie, on le voyait semer toutes sortes de graines dans les sillons, puis il attendait patiemment de les voir germer et sentir la terre se gonfler puis une petite pousse apparaissait.

            Chaque jour, on voyait grandir les plantations, c’était magique !!!

           C’est à ce moment que le père de Yam était le plus soucieux. La moindre inondation ou attaque de cricket pouvait faire tout gâter. Il scrutait le ciel avec un air méfiant.

Plus tard, lorsque la saison des pluies était terminée, c’est l’Harmathan qui le préoccupait. Le terrible vent du Nord qui soufflait durant plusieurs jours et qui faisaient plier les arbres et les maïs. Après, c’est la sécheresse qui arrivait, les long mois de canicule qui faisait souffrir les plantations. Il fallait veiller à ce que les chèvres, les moutons ou les ânes ne viennent pas les brouter. Il avait un petit lance pierre et il tirait, très habilement des petits cailloux sur les fesses des animaux sans gène ! Enfin, quant le temps de la récolte était arrivé, Yam voyait son père s’activer avec toute la famille pour cueillir de grande grappe de mil que ses petits frères rangeaient et entassaient dans les greniers en terre confectionnés exprès. C’est seulement après toute cette organisation qu’il pouvait s’assoir sous le manguier et se détendre en buvant le thé et palabrer avec ses amis.

Sa mère occupait ses journées d’une toute autre manière. Ses tâches étaient très organisées et très répétitives mais cela ne semblait pas la gêner. Elle était aidée par ses sœurs qui prenaient un grande part du travail quotidien pour entretenir les cases de la concession. Les filles avaient la responsabilité de l’approvisionnement en eau de toute la famille. Il fallait se rendre au puis qui se trouvait à plus d’un kilomètre, mais ce n’était pas un problème car elles rencontraient beaucoup de monde sur leur chemin et elles pouvaient se tenir informées de tous les évènements de la région. Elles revenaient avec des jarres remplies et c’était impressionnant de les voir danser avec leur chapeau d’eau.

La réalisation des repas était la responsabilité de sa Mère. Elle était remarquable pour confectionner des plats chaque jour différent avec pratiquement les mêmes ingrédients. Des purées, des galettes, des beignets… Elle pillait le mil avec une dextérité impressionnante. Avec les sœurs de Yam, elle filtrait les arachides pour en faire de savoureux gâteau qui sentaient bon la cacahuète. Elle avait une imagination débordante et toute la famille aimait se regrouper autour du plat. Les hommes mangeaient ensemble en premier, puis les enfants et les femmes s’isolaient pour prendre le repas à leur tour. Cette organisation était bien réglée et toute la famille s’y pliait. En plus, la Mama s’occupait des enfants et ils étaient nombreux ce qui rendait son travail encore plus astreignant.

Ainsi, Yam vivait dans ce monde simple et naturel, loin de la pollution et des tracas de la ville. Il habitait dans une grande concession et il semblait heureux. Toutefois, quelque chose le préoccupait et depuis quelques temps ; il apparaissait sombre et mélancolique. Il s’asseyait régulièrement sous un arbre, à l’écart du village et passait de longues heures à rêver. La même pensée lui revenait constamment à l’esprit : Et si le monde tenait dans ma poche !

    Il avait peine à expliquer son rêve, il savait qu’il existait un autre monde que le sien, un monde remplie de lumière et de gens qu’il serait prêt à rencontrer, à côtoyer, à affronter. Il se posait cette question de plus en plus souvent et cette pensée le rendait triste.

             Un jour, son grand père, qui s’était aperçut de la situation, entreprit une discussion avec Yam.  

- Que se passe t-il mon fils, depuis quelques temps, tu es triste ?
- Je ne sais pas, je fais toujours le même rêve.
- Les rêves ne sont pas toujours bons à croire
- Oui mais c’est plus une invitation qu’un rêve ! Papa, je veux voir le monde, je veux quitter le village et découvrir les autres espaces, je veux rencontrer les gens qui vivent la grande vie, dans les villes…
- La grande vie est ici, mon fils parmi les tiens

Yam réfléchi longuement mais la tentation de partir, de découvrir le monde le démangeait trop, chaque nuit il rêvait et se voyait parcourir mes monts et traverser les forêts… un matin, alors que le soleil se levait… Il partit.

            En marchant, il se disait : « Et si le monde tenait dans ma poche ? »

Hector : Eh, Salut, c’est moi Hector ! En fait je ne suis pas tout à fait un âne. Je suis l’esprit de l’âne. J’ai bien vu que Yam partait de son village, a mon avis, il fait une erreur, il croit que le monde peut tenir dans sa poche, mais c’est pas possible ! C’est trop grand le monde, ca va de là, jusqu’à la bas… Moi je vais lui envoyer un message télépathique, ouais télépathique, au fait ca veut dire quoi télépathique ? Je crois que c’est quand on pense très fort à quelqu’un et qu’on veut lui dire quelques choses, et ben il l’entend ! Ouais ! C’est parti !!

            Des messages télépathiques, Yam n’en avait jamais entendu parler ni même ressenti le moindre effet. Soudain, 2 immenses yeux, très lumineux, très claires lui, inondèrent le visage. Ils l’éclairaient comme, comme un feu d’artifice ! Et puis peu à peu, il ressenti les messages comme, comme des bulles, des bulles qui lui auraient inondées la vie.

Les premières rencontres ne tardèrent pas à s’annoncer, un groupe musicien arrivait et s’approchait de Yam.

Bonjour mon ami Yam je suis Ting la clochette … je te conduirais dans la profondeur de la nuit et te guiderais sur tous les chemins

           Bonjour petit Yam, je suis Tong le triangle ... je serais ton conseillé, je te montrerais la piste qui te conduira où tu le souhaites.

           Bonjour petit voyageur, nous sommes Chips les maracas … nous te montrerons la route vers la grande ville.

          Salut, p’tit gars, je suis Claps le Clap … mes claps te dirigeront sur la direction que tu envisage pour te rendre directement à la capitale

           Bonjour Yam, je suis Ciel la crécelle … Je te guiderais dans le labyrinthe. C’est difficile de t’en sortir mais je compte sur tous les amis qui sont là aujourd’hui avec nous pour nous aider à suivre la bonne piste.

En fait, c’est une aventure extraordinaire de traverser ce Labyrinthe. C’est un dédale de couloirs et de tunnels desquels tu ressorts pour être transporté directement au cœur de la savane ! Allez ! on se lance dans le labyrinthe.

Musique plus instruments : Ting, Tong, Chips, Claps et Ciel…

Malgré les mises en garde de l’esprit de l’âne, Yam était motivé par la musique et cette aventure dans le labyrinthe l’avait mis en confiance.

           Il traversa la savane, les grandes étendues où les Baobabs prennent toute la place. Il longea des pistes, les marigots, des rivières. Il lutta contre la poussière et l’Harmattan qui soufflait très fort. Il rencontra des hommes et des femmes dans des villages qui ressemblaient au sien. Quand il était trop fatigué pour continuer, il s’assaillait sous un manguier, il mangeait quelques uns de ses fruits puis il s’endormait. Un soir, une sensation étrange lui fit vibrer tout son corps. Il s’assit et s’endormit si rapidement qu’il n’eut même pas le temps de s’installer sous sa couverture. Aussitôt, il ferma les yeux et il fit un rêve merveilleux.

Les aventures du Chevalier Nakibur.
Le chevalier arrive à cheval et à pied.
Yam Le chat La vieille et son chien Nakibur tout seul Sorcière et Fantôme
Nakibur tout seul Sorcière Le lutin Sorcière Le roi, la reine Nakibur + cheval
Dragon Lutin et fillette Dragon.
Yam qui dort sous le manguier - Brouhaha des gens qui arrivent un par un.

Hector : Oualala !! C’est pas vraiment comme ça que notre p’tit gars imaginait la grande ville, hein ! Y’a plein de gens partout, du bruit, des motos qui pétaradent, des bagnioles qui vous frôlent, des camions qui hurlent…

           Je ne sais pas si c’est vraiment un endroit pour Yam ça, Ouais !

Le pauvre Yam n’était pas au bout de ses peines. La ville lui réservait encore de nombreux autres mystères. Mais le plus effrayant, le plus mystérieux et le plus terrible arriva une nuit ou il s’était réfugié dans une grande usine. Il avait tenté de s’endormir quand de drôles de créatures apparurent.

La danse des araignées.

           Affolé par ces horribles créatures, Yam était paniqué, il se sentait seul et refoulé par le monde de la grande ville qui ne le remarquait même pas ! Si, un jour deux petits être s’approchèrent de lui en se moquant.

Bunny et Jerry.

Eh toi, petit nabot, tu es tout petit, eh regarde le ce rase motte
Ouais, il est tout rachitique, il à oublié de grandir. Hahahaha !
En plus il est tout pâle, hey ! Petit rabougrit, file de là, allez Hop !!
Yam s’assoit à nouveau et réfléchi.
Cette nouvelle situation lui rappelait l’histoire du Zèbre et de l’éléphant.

Le Zèbre et l’éléphant. (Poème).

Un éléphant traversait un marigot, lentement
Tandis qu’un zèbre pâturait au devant
Alerté, il leva la tête en voyant
Le pachyderme se sortir de l’eau, peinant.
S’adressant à l’éléphant en ricanant
Le créateur t’a fait trop imposant
Tu ne peux te mouvoir facilement
Ton poids et ton volume te rendent impotent.
Que dire de ta parure, répondit l’éléphant
Pourquoi cette alternance, un trait noir, un trait blanc
Le créateur a t-il manqué de temps ?
Où de toi reste t-il indifférent ?
C’est atterrant de te voir à ce point ignorant
Mes rayures sont le reflet du couchant
Elles me protègent des animaux malveillants
Qui sur moi voudraient poser leurs dents
C’est marrant de t’entendre si médisant
Mon volume et mon poids me protègent tout autant
Des animaux qui errent, qui me trouvent tentant
Je suis lourd, dur, je résiste aussi à toutes les dents
Les deux compères conclurent en même temps
Que si le créateur n’est pas toujours performant
Chacun trouve en lui, un peu en protestant
La qualité et la beauté qui leur valent tant

Moralité : Même si tu doutes de ta beauté Même si le créateur s’est trompé
Annonce au monde sans hésiter Que tu es fier de tes particularités.

           Cette réflexion redonna du courage à Yam. Il décida d’écrire à ses parents pour leur expliquer la situation.

Lettre aux parents.

Hector : Oualala !! Eh ! Yam, le monde, y tient pas dans ta poche hein !
Le Monde, ton monde, c’est chez toi ! Dans ton village avec ta famille !
Regarde Yam ! Regarde ! Toutes les pensées, tous les messages qui s’envolent...
Dans chaque bulle il y a les mêmes mots… Reviens Yam
Chaque bulle qui éclate libère un message d’amour de toute ta famille et de tous tes amis, de ta maman, de ton papa, de Kina qui te disent tous, reviens Yam, reviens chez nous, reviens chez toi.

Narration :
           Yam décida de prendre le chemin du retour. Il ne savait plus quoi penser. D’un côté, son voyage lui faisait peur mais sa curiosité n’était pas tarie et d’autre part, le message de l’âne l’avait vraiment touché… son village lui manquait, vraiment

En chemin, alors qu’il retraversait la même savane, il reconnu le manguier sous lequel il s’était assoupi. Il s’assit à nouveau et se laissa emporter par le sommeil et le même rêve lui apparut.

Retour du chevalier Nakibur.
Le chevalier et son cheval. Yam
Sorcière. Le roi, la reine
Lutin et fillette
Dragon.

Narration : Enfin, Yam arriva au village, il fut accueilli par toute sa famille et ses amis comme un héros. Sa maman l’embrassait tandis que ses frères et sœurs dansaient autour de lui. Tous les villageois s’étaient regroupés et formaient désormais une grande ronde…

La vie reprit son cours et Yam ses activités quotidiennes. Un soir, lorsque le calme et l’excitation furent retombés sur le village, le grand père de Yam retrouva son petit fils.

Grand père : Yam, il est important de comprendre les choses pour soi même et aussi pour ceux qui nous entourent. Tu es parti, tu as voyagé, tu as découvert d’autres espaces, d’autres villages et la grande ville. Tu as fait une multitude de rencontre au cours de ce périple… Mais sache une chose, Yam. Tu pensais que le monde pouvait tenir dans ta poche. Non. Yam, le monde est ici, là, dans ton village, autour de toi…

           Tu es allé cherchez le bonheur loin, très loin, trop loin, alors qu’il était là, à tes pieds…

Fin.